Cailloux…
Chorégraphie contorsionnée en extérieur pour une artiste circassienne inspirée du Land Art
« Pierres, branches, cailloux… »
« Lors des temps exceptionnels de confinement liés à la pandémie de COVID-19, je me suis remémoré Rivers and Tides sur le travail d’Andy Goldsworthy, que j’avais vu à sa sortie en 2005. Ce film où l’on voyait l’artiste de Land Art en prise avec les éléments naturels, dans une confrontation souvent éprouvante, pour réaliser des œuvres éphémères (ne durant parfois que le temps de la photographie), m’avait profondément marquée. Ce qui dans mon souvenir m’apparut avec fulgurance par sa beauté et sa gratuité, c’est la manière dont une personne peut s’engager toute entière dans un dialogue avec son environnement et construire, avec une minutieuse et patiente précision, quelque chose qui durera de manière fugitive avant de disparaître. De là est née l’envie d’explorer de manière chorégraphique la relation à l’espace environnant et à des éléments naturels.
Une recherche sur d’autres artistes du Land Art m’a permis d’approfondir l’oeuvre de Richard Long qui trace des figures géométriques en marchant, ainsi que l’art de l’équilibre des pierres de Kokei Mikuni.
Cailloux… n’est pas une œuvre de Land Art, mais une chorégraphie librement inspirée de celui-ci.
Le fil rouge en est, au départ, la construction d’une œuvre éphémère, se déroulant imperceptiblement le long de la chorégraphie, pour ensuite disparaître.
C’est aussi l’envie de créer une forme chorégraphique pour l’extérieur qui tienne compte à chaque fois du lieu dans lequel elle s’inscrit.
L’étude des caractéristiques de démarches d’artistes du Land Art, telles que minimalisme, géométrie, usage de matériaux naturels, intervention simple dans la nature sans la heurter… a fait émerger des thèmes à explorer de manière chorégraphique :
-créer une chorégraphie à partir de la relation entre l’interprète et un matériau naturel;
-écouter l’imaginaire contenu dans les éléments naturels et créer à partir de cet imaginaire ;
-s’engager de tout son corps pour modifier quelque chose de l’espace et y inscrire des figures géométriques ;
-construire quelque chose d’éphémère, qui laissera une trace ;
-passer par différents univers et états de corps dans un voyage « immobile ».
Le choix d’une artiste circassienne contorsionniste et équilibriste comme interprète a orienté la partition chorégraphique. Très vite, des pierres et une branche se sont imposées comme partenaires de danse : avec comme source d’inspiration l’Air et les songes de Gaston Bachelard, l’écriture chorégraphique s’est faite au plateau à l’écoute de l’imaginaire poétique présent dans la matière de ces éléments naturels, mettant en jeu les lois physiques d’équilibre, de relation à la gravité et à la suspension, l’énergie de la chute amenant différents univers et dynamiques.
Paradoxalement, la rencontre de ces pierres nous a menées, à travers différents chemins tracés, vers une qualité aérienne. Lourdeur et légèreté, chute et élévation : s’enraciner pour mieux voler…
Laurent Doizelet nous a rejointes pour créer une musique dialoguant avec la chorégraphie. C’est ainsi qu’est née la création Cailloux… qui ne demande qu’à s’inscrire dans différents paysages pour des représentations à chaque fois uniques !
En résumé, Cailloux… est une proposition chorégraphique qui utilise la technique de la contorsion et de l’équilibrisme, et ouvre un espace poétique créé à partir d’éléments naturels. Se renouvelant à chaque représentation dans une résonance avec le lieu, cette chorégraphie donne à voir quelque chose qui s’élabore, s’érige avant de s’crouler, se trace, se dessine, puis disparaît tout en laissant une trace de ce qui a été vécu.
Comme une invitation à éprouver l’éphémère de toute construction humaine. Dans une rêverie éveillée, la durée suscitant une attention flottante, laisser voyager le regard de la focalisation sur un geste précis à la vastitude du paysage. »
Sarah NOUVEAU
Photos réalisées à la COOP d’Armentières – Les Fous à réaction [Associés]
Lycée Gustave Eiffel. Crédit : le quadrille des homards
Affiche réalisée par Maxine OLEK
Le teaser du spectacle par Danielle BERTOTTO :
Et le reportage filmé de Cailloux… de Jean MIAILLE lors de la représentation du 6 juillet 2024 sur le site du Moulin de Watten (59) :
http://artmouv.fr/sarah-cailloux/
Caillloux…
Chorégraphie : Sarah Nouveau
Interprétation : Macarena Gonzalez-Neuman
Musique : Laurent Doizelet
Durée : 30 minutes environ
Dimanche 2 juin 2024 à 16H : représentation dans les jardins du LAAC, DUNKERQUE – Rendez-vous au jardin
Samedi 6 juillet 2024 à 16H : WATTEN (59) – Site du Moulin
Dimanche 7 juillet 2024 à 14H : BOUCHOIR (80) – Fête du village
Lundi 19 août 2024 à 11H : BERGUES (59) – Place de la République, devant le Café l’Univers
Lundi 19 août 2024 à 16H : REXPOËDE (59) – Entre salle de sports et terrain de foot
Mercredi 21 août 2024 à 16H : MEHARICOURT (80) – Devant la Mairie
Mercredi 4 septembre 2024 à 18H : BAYONVILLERS (80) – Cour de l’Estaminet
Jeudi 5 septembre 2024 à 16H15 : ROSIERES-EN-SANTERRE (80) – Terrain de longue paume
Vendredi 6 septembre 2024 à 11H15 : HERZEELE (59) – Préau de l’école primaire du Val d’Yser
Vendredi 6 septembre 2024 à 16H : BIERNE (59) – Place du Village
Samedi 7 septembre 2024 à 16H : CASSEL (59) – devant la résidence des Hauts-de-Flandre
Dimanche 8 septembre 2024 à 16H : WORMHOUT (59) – Jardin du Musée Jeanne Devos
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